Défis RH – Épisode 3 - Les enjeux de la digitalisation

L’hybridation des activités humaines et la digitalisation de la fonction RH est sur toutes les lèvres. Mais qu'en est-il vraiment ? Pour en parler, Khaleda Zeghli-Cherif - experte en digitalisation de la fonction RH et intervenante à l'IGS.

Défis RH – Épisode 3 - Les enjeux de la digitalisation

Quels sont les enjeux de l’accélération de la digitalisation ?

« Premier niveau de réponse, l’adoption des technologies. On a sur la planète 5 milliards d’individus qui possèdent un smartphone et 90% d’entre eux qui accèdent à Internet via ce smartphone. Bien sûr, il n’y a pas que la tendance technologique. Les entreprises, les organisations sont aussi impactées par les tendances environnementales, sociologiques, économiques et technologiques. On assiste à un phénomène systémique : l’intégration de l’intelligence artificielle et la captation de données massives dans tous les systèmes et tous secteurs confondus. En même temps, on a une puissance de calcul jamais égalée et un coût de la technologie qui a drastiquement baissé. Ce qui rend facilité l’accessibilité. »

 Quels en sont les bénéfices ?

« Pour être synthétique je citerai 3 raisons : La première c’est une question de performance et d’efficacité. La digitalisation permet d’automatiser certains processus RH et de soulager la fonction RH des tâches à très faible valeur ajoutée. Ensuite c’est une question d’image et de modernité vis-à-vis des publics cibles, vis-à-vis des parties prenantes. Tout le monde est connecté. Enfin, c’est le seul moyen de répondre à des besoins spécifiques de personnalisation de certaines cibles. On a tous en tant que particulier, citoyen, en tant que collaborateur des besoins spécifiques et l’un des moyens pour y répondre et pour que la fonction RH soit justement à même de répondre c’est la création de personae. En segmentant toute sa cible de collaborateurs en plusieurs cibles différentes, on est en capacité de proposer des parcours professionnels différents en fonction de leur appétence, ou de leurs compétences. D’ici 2030 il va vraiment falloir considérer les talents comme des clients. Une étude de Korn Ferry qui s’appelle « Talent Crunch » qui date de 2018 nous montre que d’ici à 2030 il manquera 1,5 millions de salariés bien formés en France, 4.9 millions en Allemagne et 6,6 au États-Unis. Le seul pays qui devrait s’en sortir est l’Inde. Deux raisons à cela : leur système éducatif et la démographie. »

Quels sont les défis à relever ?

« Le premier défi, c'est la création de valeur afin de répondre aux besoins opérationnels, en lien avec la stratégie de l'entreprise. Cela ne peut se faire que si la fonction RH est intégrée dans les instances décisionnaires et opérationnelles de l’entreprise car c’est là que sont ses clients. Le deuxième défi est de ne jamais travailler seul et d’être ouvert à la collaboration avec les autres métiers. Un projet de digitalisation RH est toujours pluridimensionnel. Il faut intégrer les besoins des opérationnels, donc les opérationnels, mais aussi les directions IT, financières, ou marketing. Le troisième défi c’est de monter en compétences sur le digital et toutes ses composantes : le mode agile, le design des processus RH, le design des expériences utilisateur, la gouvernance des données, l’éthique et la conduite du changement. »

Un conseil d’expert RH ?

« S’ouvrir, travailler en réseau, travailler le mode collaboratif, puis acquérir des compétences qui sont finalement connexes à la pratique RH. Le digital, la data, savoir négocier les budgets adaptés aux projets digitaux, accompagner le changement. L’un des moyens pour y parvenir c’est d’expérimenter sur des projets de digitalisation RH. C’est en faisant qu’on apprend. Un autre moyen, c’est de continuer à se former en choisissant des formations spécifiques et adaptées, actuelles sur ces domaines. »

EN SAVOIR + ?

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