Le manager opérationnel, clé de voûte de la transformation de l’entreprise ?

Depuis les débuts de la crise sanitaire, qui a fortement impacté leurs missions, les managers intermédiaires sont attendus par les organisations pour accompagner leur relance. Une réinvention de leur rôle qui renforce leur poids stratégique et opérationnel, comme l’ont exposé les experts du webinar organisé le 19 février par le Groupe IGS Formation continue.

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La palette de compétences des managers intermédiaires va être amenée à s’enrichir, a rappelé Damien Sourisseau, directeur de la formation continue filière management du Groupe IGS, dans son propos introductif : « La période et ses incertitudes appellent des managers-pédagogues, aussi bien avec leur équipe qu’avec la direction ». Un propos qui fait écho au témoignage de Gauthier Gennequin, chef d’agence chez Elior Services, qui a vu son activité chuter drastiquement avec la fermeture des hôtels. Les managers opérationnels ont dû informer et rassurer leurs équipes, tout en devant contribuer au diagnostic des forces et faiblesses internes pour préparer un démarrage incertain. 

Une accélération des mutations organisationnelles

« Le défi est immense : maîtriser l’impact de la crise en rationnalisant autant que possible l’imprévisible, et gérer deux horizons temporels qui se superposent – l’urgence immédiate et le moyen terme », indique le manager du groupe de services aux entreprises. Pour contribuer pleinement à la mise en œuvre du plan d’action, les managers intermédiaires d’Elior Services participent au « dialogue permanent avec la direction, pour garantir la cohérence entre les attentes du codir et les avancées concrètes ».
Si elles connaissent une accélération depuis un an, ces évolutions à la fois opérationnelles et stratégiques s’inscrivent dans une démarche au long cours déjà engagée. Comme le rappelle Isabelle Barth, professeure des universités en management, et conseillère éditoriale chez Xerfi Canal, les transformations sont de trois natures : « la conduite du changement, avec la contribution des managers intermédiaires ; la prise de décision ; et l’adhésion des équipes ». 

Prise de risque et initiative, au cœur des compétences du manager

Or ces défis se heurtent à la réalité du quotidien : « le temps de la gestion d’équipe, de l’accompagnement, de la réflexion sur les objectifs, se rétrécit de plus en plus. Il faut conduire le changement dans un contexte d’incertitude absolue, la prise de décision doit intégrer le risque maximum, et la fédération d’équipe se déroule à distance ou en phygital. » Il s’agit de se préparer à l’avenir et à ses incertitudes, avec des investissements en formation au management et au self-management. La prise de risque et l’initiative doivent ainsi faire partir de l’attitude managériale, confirme Gauthier Gennequin.
L’encadrement d’équipe à distance, qui va s’ancrer durablement dans les pratiques, implique de manager de moins en moins par le contrôle, estime Isabelle Barth : « Les managers doivent désormais privilégier les objectifs et le chemin vers la performance, la gestion des activités, la prise d’initiative. Ils ont aussi à prendre en compte le fait que le distanciel interdit l’informel, les échanges du quotidien, les moments de convivialité, qui régulent les incompréhensions. » 

Retrouver du sens, et jouer la carte de la reconnaissance

Au-delà de l’animation managériale au quotidien, c’est aussi – et surtout – la culture du management qui doit évoluer. Pour Gauthier Gennequin, « il est essentiel de se réapproprier sa responsabilité en tant que manager intermédiaire, de revenir à la valeur métier, de montrer à son équipe la place qu’elle occupe dans l’atteinte des objectifs collectifs. C’est cette valeur métier qui réunit tous les collaborateurs dans le projet d’entreprise. » 
Les managers doivent donc retrouver du sens à leurs missions, en faisant vivre les valeurs de l’entreprise, en tenant compte des émotions et des affects des salariés, de leur vécu du télétravail et des contraintes afférentes en termes de temps de vie…. « Le leadership et le coaching sont désormais des compétences managériales incontournables pour fédérer autour du projet d’entreprise », ajoute Isabelle Barth, tout en rappelant que « l’époque actuelle et ses défis nécessitent aussi de la reconnaissance – du comité de direction vis-à-vis du manager intermédiaire, du manager intermédiaire vis-à-vis de son équipe, et réciproquement ».

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